Aperçu

Le radon, un gaz radioactif également appelé radon 222, est une matière radioactive naturelle (MRN) issue de la désintégration radioactive naturelle de l’uranium présent à l’échelle mondiale dans les :

  • sols
  • substrats rocheux
  • gisements minéraux

La main-d’œuvre travaillant à l’intérieur ou affectée à des travaux souterrains pourrait être exposée à de fortes concentrations de radon. En plein air, le radon ne pose aucun risque pour la santé étant donné qu’il est dilué dans l’air.

Le radon consiste en un gaz :

  • inodore
  • insipide (sans goût)
  • invisible

Il émet un rayonnement ionisant qui libère des particules alpha. Les particules alpha s’avèrent dangereuses lorsqu’elles s’infiltrent dans l’organisme d’une personne qui soit :

  • inhale du radon
  • inhale des particules alpha en suspension dans l’air
  • ingère des particules alpha en suspension dans l’air

Effets sur la santé

L’inhalation de radon augmente le risque de contracter un cancer du poumon.

Source du danger

Le radon peut s’accumuler à de très fortes concentrations dans les espaces clos, les espaces mal ventilés et les cavités souterraines exiguës. Puisque le radon se compose de particules chargées plus lourdes que l’air, la concentration de radon est généralement plus élevée dans les sous-sols, les vides sanitaires et les milieux souterrains. De plus, ces endroits se situent bien souvent très près d’une source de radon et pourraient disposer d’une ventilation inadéquate.

Les industries et les lieux de travail sujets à une forte concentration de radon, dont la main‑d’œuvre y est conséquemment exposée, comprennent :

  • les mines souterraines
  • le creusement de tunnels et travaux souterrains
  • la production de pétrole
  • les installations de traitement d’eau
  • la fabrication d’engrais
  • les stations piscicoles
  • les installations de recyclage des métaux

Classification du danger

Les lieux de travail peuvent être classés en fonction de leur concentration moyenne annuelle de radon. Il faudrait mener des évaluations sur les lieux de travail sujets au radon en vue de vérifier la concentration moyenne annuelle de radon émise.

Les valeurs inscrites dans la première colonne du tableau ci-dessous représentent la concentration moyenne annuelle, exprimée en Bq/m3. Le becquerel (Bq) s’entend d’une unité de radioactivité internationale (SI) correspondant au nombre de transformations (désintégrations) par seconde.

Bq/m3 s’entend du nombre de transformations par seconde dans un mètre cube d’air. La deuxième colonne précise la classification inhérente à la concentration moyenne annuelle, conformément aux Lignes directrices canadiennes pour la gestion des matières radioactives naturelles (MRN), publiées par Santé Canada.

Classifications du radon et du programme des MRN

Concentration moyenne annuelle de radon (Bq/m3)Classification selon le programme des MRN
800 ‑ 3 000 Gestion de la radioprotection
200 ‑ 800 Gestion des MRN
Fond naturel de rayonnement - moins de 200 Non limitée

Mesures de prévention

Les mesures préventives à adopter selon chaque classification sont énoncées ci-dessous.

Gestion de la radioprotection pour le radon

La classification MRN de « gestion de la radioprotection » s’applique lorsque la concentration moyenne annuelle estimée de radon est supérieure à 800 Bq/m³ (ce qui correspond à une dose efficace annuelle supérieure à 5 millisieverts/année [mSv/a]). Le sievert est l’unité SI d’équivalent de dose de rayonnement, correspondant à la dose absorbée multipliée par un facteur de qualité (l’efficacité biologique du type de rayonnement).

En de telles circonstances, il faut mettre en œuvre un programme de gestion de la radioprotection, qui prévoit un programme de surveillance de la dose aux fins de suivi de la dose efficace annuelle, estimée et mesurée, auprès de la main-d’œuvre.

L’employeur doit informer chaque membre de la main-d’œuvre exposée professionnellement :

  • qu’il ou elle est un membre de la main-d’œuvre exposée professionnellement
  • des risques associés à la radioexposition
  • des limites de dose de rayonnement applicables
  • de son propre niveau de dose de rayonnement

Le programme de réduction de la radioexposition devrait miser sur :

  • la mise en place de mesures d’ingénierie visant à réduire les concentrations de radon en deçà de 200 Bq/m3, lorsque possible
  • la tenue de contrôles administratifs
  • la fourniture d’équipements de protection individuels
  • la conduite d’évaluations périodiques sur le lieu de travail de manière à mesurer les fluctuations des concentrations de radon

Au travail, personne ne devrait être exposé à une concentration moyenne annuelle de radon supérieure à 3 000 Bq/m3, laquelle correspond à une dose efficace annuelle de 20 mSv chez la main-d’œuvre exposée professionnellement.

Gestion des MRN pour le radon

La classification MRN de « gestion des MRN » s’impose lorsque la concentration moyenne annuelle estimée de radon dans une zone occupée est supérieure à 200 Bq/m3, mais inférieure à 800 Bq/m3  (qui équivaut à une dose efficace annuelle de 1 à 5 mSv).

Une telle situation exige l’implantation de mesures de réduction de l’exposition, comme :

  • la mise en œuvre d’une gestion de restriction de l’accès du public et de la main-d’œuvre exposée occasionnellement (dont les tâches courantes ne comprennent pas une exposition aux MRN) aux zones affichant des concentrations de radon élevées
  • les changements des pratiques de travail
  • la réduction des concentrations de radon au-dessous de 200 Bq/m3, lorsque possible

En outre, il faudrait inspecter périodiquement les lieux de travail pour vérifier que les conditions n’ont pas changé.

Non limitée

La classification MRN est non limitée lorsque la concentration moyenne annuelle de radon est égale ou inférieure à 200 Bq/m3. Selon la ligne directrice de Santé Canada, il s’agit d’une concentration de radon acceptable dans les bâtiments, y compris les maisons et les édifices gouvernementaux, par exemple :

  • les écoles
  • les hôpitaux
  • les établissements de soins de longue durée
  • les établissements correctionnels

D’ailleurs, cette valeur correspond également à la limite pratique dérivée de radon, d’après la limite annuelle d’incorporation de radon que chaque membre de la main-d’œuvre peut ingérer ou inhaler par année, qui reviendrait à une dose efficace annuelle de 1 mSv. Si l’on prévoit que la concentration moyenne annuelle de radon est supérieure à 200 Bq/m3, on doit effectuer des mesures pour estimer cette concentration.

Afin d’éviter d’exposer son personnel à une concentration dangereuse de radon ou de réduire la concentration de ce gaz, un employeur devrait retenir les services de spécialistes privés de la détection et de la réduction du radon. Santé Canada recommande d’embaucher un professionnel en atténuation agréé en vertu du Programme national de compétence sur le radon au Canada (PNCR‑C).

Les locataires de bâtiments dont la concentration de radon est supérieure 200 Bq/m3 devraient recevoir :

  • un avis les informant de la présence de radon
  • des renseignements sur les effets de l’exposition au radon sur la santé

Principales exigences légales

Les Lignes directrices canadiennes pour la gestion des matières radioactives naturelles (Lignes directrices canadiennes sur les MRN) sont reconnues comme la norme de l’industrie en matière de protection contre les MRN sur les lieux de travail.

L’alinéa 25 (2) h) de la Loi sur la santé et la sécurité au travail (LSST) de l’Ontario énonce que l’employeur prend toutes les précautions raisonnables dans les circonstances pour assurer la protection du travailleur. Ceci comprend la protection de la main-d’œuvre contre les dangers de l’exposition au radon. Lors de l’application de la disposition d’obligation générale, le ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences de l’Ontario pourrait tenir compte des Lignes directrices canadiennes sur les MRN et des recommandations découlant de celles-ci.

Les articles 289 à 293 du Règl. 854– Mines et installations minières, en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail, énoncent les responsabilités quant aux produits de filiation du radon dans les mines souterraines.

La désintégration du radon génère :

  • les produits de filiation du radon
  • le polonium 218
  • le plomb 214
  • le bismuth 214
  • le polonium 214

Les produits de filiation du radon durent de courtes périodes et leurs rayonnements sont plus rapides que ceux du radon. Le polonium 218et le polonium 214 s’avèrent dangereux pour la santé des travailleurs et des travailleuses.

En outre, il faut souligner que des règlements pour différents secteurs aux termes de la LSST comportent des exigences concernant l’établissement de mesures et de procédures portant sur les dangers des agents physiques présents dans le lieu de travail et sur la formation des travailleuses et travailleurs dont la santé et la sécurité pourraient être compromises en raison de leur exposition à ces agents physiques.

De surcroît, l’article 3.1.1.2. du Règl. 332/12– Building Code (en anglais seulement), en vertu de la Loi de 1992 sur le code du bâtiment, aborde le radon 222 ainsi que la concentration des produits de filiation du radon dans des zones géographiques précises.

Ressources

Les ressources sur les mesures correctives, la réduction du radon et la formation des travailleurs et des travailleuses sont énumérées ci-dessous. Bien que le présent document comporte des liens menant à des sites Web de tiers, leur présence ne signifie pas que nous jugeons que leur contenu est conforme à la LSST et à ses règlements.

Santé Canada

Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN)

Programme national de compétence sur le radon au Canada (PNCR‑C)

Organisation mondiale de la Santé (OMS)

Cette ressource ne remplace ni la Loi sur la santé et la sécurité au travail (LSST) ni ses règlements et ne doit pas servir à des fins d’avis juridique. Les inspectrices et les inspecteurs de la santé et de la sécurité au travail veillent à l’application et au respect de ces lois selon leurs observations sur le lieu de travail.