Cette ressource ne remplace pas la Loi sur la santé et la sécurité au travail (LSST) et ses règlements et ne doit pas être utilisée ou considérée comme un conseil juridique. Les inspecteurs en santé et sécurité appliquent ces règlements en fonction des faits qu’ils constatent sur le lieu de travail.

Contexte

Les pompiers peuvent être appelés à répondre à des incidents impliquant le mélange de produits chimiques pour obtenir du sulfure d’hydrogène dans un espace clos.

Préoccupations et dangers

Les pompiers doivent porter un matériel de protection individuelle (MPI) approprié pour se protéger contre un niveau élevé de sulfure d’hydrogène, qui constitue un danger immédiat pour la vie et la santé à partir d’une concentration de 100 parties par million (ppm).

Mesures devant être prises par les employeurs

Les employeurs doivent élaborer des directives ou procédures opérationnelles qui tiennent compte des éléments suivants :

  • reconnaître quand une solution de sulfure d'hydrogène a été/peut avoir été utilisée dans une tentative de suicide non fatale ou un décès par suicide
  • les signes indiquant la présence de matières dangereuses qui, lorsqu’elles sont mélangées, produisent du sulfure d’hydrogène, notamment les pesticides et à l’acide chlorhydrique
  • la reconnaissance de la présence du gaz lui-même, étant donné son odeur distinctive
  • l’utilisation obligatoire d’un appareil de protection respiratoire autonome dans certaines circonstances
  • les protocoles de traitement pour aider les patients qui sont exposés au sulfure d’hydrogène ou qui ont été contaminés par ce dernier
  • les protocoles pour les intervenants qui sont exposés au sulfure d’hydrogène ou qui ont été contaminés par ce dernier
  • la réalisation d’une enquête sur les lieux pour éviter que d’autres locataires ou intervenants d’urgence soient exposés au gaz

Sulfure d'hydrogène

Voici quelques notions de base concernant ce gaz :

  • il s'agit d'un gaz incolore ayant une odeur remarquable similaire à celle des œufs pourris ou du gaz d'égout;
  • il est détectable à de faibles concentrations et mesuré en parties par million (ppm)
  • son seuil de détection olfactive est de 0,13 ppm
  • il est plus dense que l’air et donc tendance à s’accumuler dans les zones basses des espaces mal ventilés
  • ses concentrations se dissipent rapidement lorsque de nouveaux courants d’air sont introduits dans l’espace concerné, comme la ventilation en pression positive
  • il est considéré comme un poison à large spectre, car il peut empoisonner plusieurs systèmes de notre organisme, bien que le système nerveux soit le plus touché
  • il est inflammable et explosif
  • une exposition à de faibles concentrations peut causer une irritation des yeux et de la gorge, de la toux, de la nausée, de l’essoufflement et une accumulation de liquide dans les poumons
  • une exposition prolongée, même à de faibles concentrations, peut mener à une dermatite douloureuse
  • un niveau de concentration élevé de 100 ppm pose un danger immédiat pour la vie et la santé en raison de la toxicité du gaz

Matériel de protection individuelle contre l'exposition au sulfure d'hydrogène

Les employeurs doivent s’assurer que les pompiers portent :

  • un appareil de protection respiratoire autonome lorsqu’ils entrent dans une zone contaminée;
  • des vêtements de protection qui offrent une protection adéquate de la peau qui pourrait inclure une tenue intégrale de combat d’incendie ou des vêtements anti-éclaboussures.

Mesures de précaution supplémentaires

Envisagez ces mesures de précaution supplémentaires lorsque vous répondez à des événements ou élaborez des directives ou procédures opérationnelles :

  • un équipement d’échantillonnage de l’air, si disponible, peut être utilisé pour déterminer la présence ou l’absence de sulfure d’hydrogène avant d’entrer dans un espace
  • l’élimination de sources de feu lorsque c’est possible
  • l’agitation du mélange chimique peut produire plus de dégagements gazeux, alors l’utilisation continue d’un appareil de protection respiratoire autonome est recommandée, même si des lectures nulles sont indiquées sur le détecteur

Aucun incendie lié à des suicides par sulfure d’hydrogène n’a été signalé. On croit que les concentrations de ce gaz n’atteignent généralement pas la limite inférieure d’explosivité, sauf à proximité immédiate du récipient contenant le mélange.

Décontamination des pompiers et d'autres personnes

La décontamination des premiers intervenants doit être organisée de façon appropriée selon le degré de contamination notée sur les lieux.

Le sulfure d’hydrogène pose un risque minime d’absorption cutanée et de contamination secondaire pour les premiers intervenants.

Envisagez les mesures suivantes  :

  • la peau doit au moins être lavée avec de l'eau pendant trois à cinq minutes
  • si les yeux ou la peau semblent irrités, continuer de rincer avec de l'eau pendant l'observation médicale et le transport à un établissement médical à proximité
  • utiliser du savon et de l'eau pour décontaminer toute personne qui a été exposée aux vapeurs
  • enlever les vêtements et les placer dans un double sac
  • laver les vêtements et le matériel de protection individuelle contaminés avant de les réutiliser, suivre les procédures établies à cet égard

Prise en charge des victimes de suicide par produits chimiques

Les services d’incendie peuvent être appelés afin d’aider à la récupération et au retrait des corps, ou à leur décontamination, selon les protocoles locaux du territoire. La police doit être consultée avec le déplacement de tout corps.

La contamination de personnes qui sont décédées à la suite d’un suicide par produit chimique pourrait être plus aiguë, et la décontamination de leur corps pourraient donc prendre plus de temps que celle de personnes qui sont décédées d’autres façons.

Envisagez les mesures suivantes :

  • porter le MPI approprié
  • retirer tous les vêtements de la personne décédée et les placer dans un double sac
  • décontaminer le corps conformément aux procédures opérationnelles normalisées ou directives habituelles;
  • recouvrir la personne décédée d’un drap pour permettre le dégagement gazeux (ne pas utiliser de sac mortuaire pour transporter le corps, à moins qu’il ne faille le transporter dans un véhicule fermé dans lequel le chauffeur se trouvera également)

Remarque : les poumons des personnes décédées peuvent dégager des gaz après un certain temps, ce qui peut constituer un risque pour les personnes chargées du transport des personnes décédées et pour celles qui pratiquent les autopsies.

Règlements et lois applicables

Consultez :

Renseignements connexes

Lisez les notes d’orientation :