Aperçu

L'utilisation d'ordinateurs ou d'appareils mobiles (par exemple ordinateurs portatifs, tablettes et téléphones cellulaires) pendant de longues périodes peut causer :

  • de la fatigue musculaire et un inconfort, généralement dans le dos, les bras, les épaules et le cou;
  • de la fatigue visuelle, par exemple brûlements aux yeux, vision trouble et maux de tête.

Les personnes qui travaillent dans une position contraignante risquent de développer un trouble musculo-squelettique (TMS). Le risque s'accroît à mesure que la position devient plus contraignante et que la duréede maintien de la position augmente.

Exigences de la loi

La Loi sur la santé et la sécurité au travail  établit les exigences qui suivent concernant l'utilisation d'ordinateurs et d'appareils mobiles.

Maintenir le matériel en bon état

En vertu de l'alinéa 25 (1) b), les employeurs doivent veiller à ce que le matériel, les matériaux et les appareils de protection qu'ils fournissent soient maintenus en bon état.

Voici des exemples de problèmes :

  • matériel réglable en hauteur brisé;
  • chaises en mauvais état;
  • supports de clavier qui ne fonctionnent pas correctement;
  • mauvais fonctionnement de l'éclairage en hauteur ou direct (petites lampes pour une aire en particulier).

Fournir les renseignements, les directives et la surveillance nécessaires

En vertu de l'alinéa 25 (2) a), les employeurs doivent fournir aux travailleurs les renseignements, les directives et la surveillance nécessaires à la protection de leur santé et de leur sécurité.

Voici des exemples :

  • l'ergonomie des ordinateurs et l'aménagement des postes de travail;
  • la façon de reconnaître et de signaler les risques de TMS;
  • des techniques permettant de reconnaître les signes et symptômes des TMS et l'importance du signalement précoce;
  • les pratiques de travail et les mesures de contrôle pour la prévention des risques de TMS.

Communiquer les risques

En vertu de l'alinéa 25 (2) d), les employeurs sont tenus d'informer les travailleurs, ou la personne dont relèvent les travailleurs (par exemple superviseur ou gestionnaire), des risques que comporte leur travail. Cela inclut les risques de TMS liés à l'utilisation d'ordinateurs et d'appareils mobiles au travail.

Prendre toutes les précautions raisonnables dans les circonstances

En vertu de l'alinéa 25 (2) h), les employeurs sont tenus de prendre toutes les précautions raisonnables dans les circonstances pour assurer la protection des travailleurs, notamment pour les protéger des risques de TMS liés à l'utilisation d'ordinateurs et d'appareils mobiles au travail.

Se reporter à la section Prévention des blessures pour obtenir des exemples de précautions à prendre.

Réglementation applicable

Il y a des règlements d'application de la Loi sur la santé et la sécurité au travail propres à des secteurs qui peuvent s'appliquer à l'utilisation d'ordinateurs et d'appareils mobiles au travail.

Établissements industriels

En vertu de l'article 21 du Règlement 851 (Établissements industriels), les employeurs doivent fournir un éclairage artificiel et réduire au minimum les ombres et l'éblouissement si la lumière naturelle n'est pas adéquate.

Établissements d'hébergement et de soins de santé

En vertu des articles 22 à 24 du Règlement de l'Ontario 67/93 (Établissements d'hébergement et de soins de santé), les employeurs doivent :

  • fournir un éclairage conforme aux exigences minimales en matière d'éclairage énoncées à la partie 3 du Code du bâtiment de l'Ontario (en anglais seulement);
  • maintenir les niveaux et les rapports de luminosité, l'éblouissement, les contrastes et les ombres à des niveaux qui ne sont pas susceptibles de poser un danger pour les travailleurs;
  • limiter autant que possible l'éblouissement et les reflets qui sont susceptibles de poser un danger pour les travailleurs;
  • si une source lumineuse éblouissante est susceptible de poser un danger pour les travailleurs, la masquer à l'aide d'une grille-écran (lattes angulaires dans la fenêtre), d'une lentille, d'un couvre-lentille ou d'un diffuseur qui en réduit l'éclat;
  • si des travailleurs se servent d'un terminal à écran (par exemple écran d'ordinateur ou d'appareil mobile) pendant une période ininterrompue d'une heure ou plus, leur permettre de cesser de faire ce travail pendant cinq minutes au moins par heure.

Prévention des blessures

Les facteurs qui peuvent avoir une incidence sur les exigences tant physiques que visuelles du travail sont les suivants :

Posture du travailleur

La personne qui utilise un ordinateur ou un appareil mobile au travail peut ressentir de la fatigue musculaire et un inconfort à cause de sa posture. La posture du travailleur dépend souvent de ce qui suit :

  • l'emplacement de l'ordinateur ou de l'appareil mobile;
  • l'aménagement du poste de travail;
  • les meubles fournis.

Qu'il soit debout ou assis, le travailleur qui utilise un ordinateur ou un appareil mobile doit être capable de travailler dans une posture neutre qui causera le moins de fatigue possible.

Une position assise neutre est caractérisée comme suit :

  • le cou est bien droit et au-dessus des épaules (et non pas penché, tordu ou vers l'avant);
  • les épaules sont décontractées (et non pas voûtées ni élevées);
  • la partie supérieure des bras repose à la verticale le long du corps (les bras ne sont pas tendus);
  • les coudes sont près du corps et à un angle de 90 degrés lorsque le travailleur tape au clavier;
  • les avant-bras sont parallèles au sol;
  • les poignets sont droits (et non pas relevés, pliés ni de travers) lorsque le travailleur tape au clavier;
  • le dos est droit (et non pas voûté) et bien soutenu par la chaise;
  • les cuisses sont à peu près parallèles au sol;
  • les pieds reposent bien à plat au sol ou sur un repose-pieds et forment un angle de 90 degrés par rapport à la partie inférieure des jambes.

Une position debout neutre est est caractérisée comme suit :

  • la tête, le cou, le corps et les jambes sont à peu près alignés et verticaux :
    • une jambe peut être surélevée pendant de courtes périodes à l'aide d'un repose-pieds;
  • pour le travail à l'ordinateur :
    • les épaules sont décontractées (et non pas voûtées ni élevées);
    • la partie supérieure des bras repose à la verticale;
    • les coudes sont près du corps et à un angle de 90 degrés;
    • les poignets sont droits (et non pas relevés, pliés, tournés ni inclinés) lorsque le travailleur tape au clavier.

Les travailleurs doivent pouvoir travailler dans une position neutre quand ils sont assis ou debout, mais toute posture peut être fatigante au bout d'un certain temps.

Pour éviter les effets négatifs découlant de longues périodes en position assise ou debout, les travailleurs doivent pouvoir :

  • alterner entre la position assise et la position debout;
  • changer de posture lorsqu'ils sont assis ou debout comme le montre la figure 1 : Exemples de posture de travail.

Pour ce faire, ils peuvent passer de la position assise à la position debout ou utiliser de l'équipement réglable (par exemple chaises, bureaux, écrans ou supports à clavier).

Figure 1 : Exemples de posture de travail

La figure 1 montre quatre postures de travail différentes pour le travail à l'ordinateur, c'est-à-dire inclinée vers l'arrière, droite, inclinée vers l'avant et debout

(Source : Adaptation de la figure A.1, norme CSA Z412-F17 – L'ergonomie au bureau – Une norme d'application pour l'ergonomie des postes de travail.© 2017 Association canadienne de normalisation)

Grâce à l'équipement réglable, le travailleur peut changer de posture et des personnes de diverses tailles possédant des capacités différentes peuvent utiliser le même poste de travail.

L'équipement doit être choisi et placé de sorte qu'aucune partie du corps ne subisse de pressions de contact (pressions exercées sur la peau et les tissus sous-jacents d'une partie du corps lorsqu'il y a un contact ou un frottement avec un objet dur ou pointu).

Voici des exemples typiques de pressions de contact liées au travail à l'ordinateur :

  • derrière les genoux à cause du contact avec le siège de la chaise;
  • poignets à cause du contact avec le bord du bureau;
  • coudes et avant-bras à cause du contact avec les accoudoirs rigides ou le bord du bureau.

Pour en savoir davantage sur l'aménagement des postes de travail, veuillez vous reporter à la norme suivante de l'Association canadienne de normalisationn : Z412-F17, Ergonomie au bureau – Une norme d'application pour l'ergonomie des postes de travail.

Éclairage

Dans le cadre de la planification des environnements de travail informatisés, il faut tenir compte de ce qui suit :

  • le niveau d'éclairage général;
  • l'emplacement des dispositifs d'éclairage et des fenêtres.

Lorsque le niveau d'éclairage et l'emplacement des dispositifs d'éclairage sont adéquats, on obtient un éblouissement minimal et des contrastes appropriés, ce qui réduit la fatigue visuelle.

Dans son ouvrage intitulé The Lighting Handbook, 10e édition (en anglais seulement), l'Illuminating Engineering Society recommande ce qui suit :

  • niveau d'éclairage horizontal d'environ 300 lux pour les écrans les plus utilisés (type mat qui est moins réfléchissant ou brillant) qui affichent du texte foncé sur un fond clair, mesuré à 76 cm du sol;
  • niveau d'éclairage réduit si l'écran est réfléchissant ou si le texte est pâle sur un fond foncé.

Si le Règlement de l'Ontario 67/93 (Établissements d'hébergement et de soins de santé) s'applique à votre lieu de travail, vous devez respecter les exigences minimales en matière d'éclairage énoncées à la partie 3 du Code du bâtiment de l'Ontario (en anglais seulement).

Cependant, le Code n'exige pas un niveau d'éclairage en particulier pour les bureaux et le travail à l'ordinateur. Par conséquent, les recommandations figurant dans The Lighting Handbook peuvent s'appliquer.

Un éclairage plus fort peut être nécessaire pour le travail sur papier et les travailleurs ayant une déficience visuelle. Dans ce cas, on peut utiliser un éclairage direct.

Éblouissement

Le système d'éclairage dans le lieu de travail doit assurer un niveau d'éclairage uniforme. L'éblouissement est causé par de grands écarts dans les niveaux d'éclairage à l'intérieur du champ visuel. Un niveau d'éclairage excessif peut masquer (en totalité ou en partie) ce qui est affiché à l'écran.

Les efforts déployés par le travailleur tandis que ses yeux essaient de s'adapter à de grands écarts dans les niveaux d'éclairage peuvent causer de la fatigue visuelle et un inconfort.En outre, le travailleur peut adopter une mauvaise posture en changeant de position par rapport à l'écran pour réduire l'éblouissement, ce qui peut entraîner des douleurs au cou et au dos.

Les causes d'éblouissement sont les suivantes :

  • les sources de lumière vive qui sont directement dans le champ de vision, comme des fenêtres ou des appareils d'éclairage non couverts;
  • la lumière provenant de fenêtres ou de l'éclairage en hauteur qui se réfléchit sur des surfaces brillantes dans le champ de vision, comme des écrans, des bureaux et d'autre matériel de bureau;
  • la lumière provenant de sources d'éclairage directement au-dessus.

Moyens de réduire ou d'éliminer l'éblouissement :

  • teinter les fenêtres;
  • installer des stores ou des rideaux qui absorbent la lumière;
  • utiliser des grilles-écrans paraboliques (qui réduisent la luminosité et répartissent uniformément la lumière) sur les appareils d'éclairage en hauteur;
  • utiliser des bureaux et de l'équipement de travail au fini mat;
  • placer les postes de travail entre les rangées d'appareils d'éclairage en hauteur;
  • utiliser un éclairage indirect (la lumière provenant des appareils d'éclairage n'éclaire pas directement l'aire de travail, mais est réfléchie sur les plafonds et les murs);
  • placer les ordinateurs de sorte que la ligne visuelle soit parallèle aux fenêtres et aux appareils d'éclairage fluorescent en hauteur.

Pauses

Toute posture entraîne de la fatigue après un certain temps, et ce, même si le poste de travail est bien aménagé. Les tâches effectuées à l'ordinateur telles que la saisie continue de données et le traitement de texte sont très répétitives et peuvent contribuer à la fatigue musculaire et visuelle et à l'inconfort, ce qui peut aboutir à des blessures.

Dans les lieux de travail visés par le Règlement de l'Ontario 67/93 (Établissements d'hébergement et de soins de santé), les employeurs doivent accorder aux travailleurs qui utilisent un ordinateur pendant une période ininterrompue d'une heure ou plus une pause d'au moins 5 minutes par heure.

Il faut éviter d'accumuler les pauses de 5 minutes. De courtes pauses régulières sont beaucoup plus efficaces pour prévenir la fatigue excessive et des blessures que les longues pauses moins fréquentes.

Même si la réglementation applicable à d'autres secteurs ne précise pas la durée ou la fréquence des pauses pour le personnel qui travaille à l'ordinateur, les employeurs ont, en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail, l'obligation générale de prendre toutes les précautions raisonnables dans les circonstances pour assurer la protection des travailleurs.

Prendre des pauses quand on effectue un travail intensif à l'ordinateur est une bonne pratique qui est encouragée. Les inspecteurs peuvent considérer qu'il s'agit d'une précaution raisonnable pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs.

Le travailleur pourrait notamment prendre des minipauses, c'est-à-dire des pauses très courtes et fréquentes où il ne travaille pas à l'ordinateur.

Le travail effectué pendant ces périodes doit être le plus différent possible sur le plan physique du travail à l'ordinateur. Par exemple, la personne qui travaille normalement assise à l'ordinateur pourrait effectuer d'autres tâches en restant debout.

Contactez-nous

Si vous avez besoin de renseignements supplémentaires concernant les exigences en matière de sécurité, veuillez communiquer avec l'InfoCentre de santé et de sécurité au travail du ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences au :

Ce ressource ne remplacent pas la Loi sur la santé et la sécurité au travailet ses règlements et ne devraient pas être utilisées ou considérées comme des conseils juridiques. Les inspecteurs de la santé et de la sécurité appliquent la loi en se fondant sur les faits qui leur sont présentés dans le lieu de travail.