Cet accident mortel aurait pu être évité par le bon emploi et le bon entretien du compresseur

Résumé du danger

Un sableur indépendant âgé de 43 ans est mort d'un empoisonnement par l'oxyde de carbone alors qu'il travaillait à l'extérieur.

Le sableur travaillait seul au moment de l'accident. Il portait des dispositifs de protection individuelle, y compris un casque de sablage (type CE) homologué par le NIOSH. Le casque était alimenté en air au moyen d'un distributeur relié à un compresseur rotatif à vis fonctionnant au diesel. Le compresseur fournissait aussi l'air utilisé pour projeter le sable. L'appareil était vieux (il avait été fabriqué vers 1970) et en très mauvais état. Entre le distributeur d'air et le casque se trouvaient un graisseur en continu, un filtre de particules en polycarbonate et un filtre à charbon autonome. L'appareil n'était pas pourvu d'un refroidisseur, d'un filtre d'oxyde de carbone ou d'un dispositif d'alerte.

D'après les analyses, l'air respirable que fournissait l'appareil contenait plus de 960 ppm d'oxyde de carbone. Selon la norme CSA Z180.1-M85 (Air comprimé respirable et systèmes connexes), la teneur en oxyde de carbone ne devrait pas dépasser 5 ppm. L'air que fournissait l'appareil renfermait aussi plus de 3 900 ppm de dioxyde de carbone, 55,5 ppm de méthane, divers hydrocarbures et une odeur inacceptable. La teneur maximale admissible du dioxyde de carbone dans l'air est établie à 500 ppm et celle du méthane à 10 ppm. La teneur en oxygène était également insuffisante.

Origines du danger

L'adduction d'air respirable grâce à un compresseur présente toujours des risques. Ce genre d'appareil comprend deux sources possibles d'oxyde de carbone :

  • l'huile de graissage peut se dégrader à haute température et donner une teneur dangereusement élevée en oxyde de carbone
  • l'air qu'aspire le compresseur peut être contaminé par les gaz d'échappement du moteur diesel ou de ceux d'un autre appareil

En ce qui concerne cet accident, le compresseur et le dispositif de purification d'air n'étaient pas conçus pour fournir de l'air respirable conforme à la norme CSA. L'appareil était en si piètre état que les deux sources d'oxyde de carbone auraient pu être en cause. Les hydrocarbures présents dans l'air respirable et l'insuffisance d'oxygène révèlent toutefois que la surchauffe du lubrifiant aurait été la principale source d'oxyde de carbone.

Précautions à prendre

Voici les précautions à prendre lorsqu'un compresseur lubrifié à l'huile sert à fournir de l'air respirable :

  • le compresseur doit pouvoir être utilisé sans danger avec un appareil respiratoire à adduction d'air
  • l'air admis dans le compresseur doit provenir de l'extérieur et être sain
  • le compresseur doit être entretenu conformément aux prescriptions du fabricant
  • la concentration d'oxyde de carbone dans l'air respirable doit être mesurée au moyen d'un appareil de mesure du monoxyde de carbone en continu (correctement réglé et entretenu), muni d'une alarme
  • l'air respirable doit être analysé deux fois par année par un laboratoire qualifié et satisfaire à la norme de qualité de la CSA

On peut aussi obtenir de l'air de bonne qualité au moyen des appareils suivants :

  1. un compresseur lubrifié à sec dont l’emplacement de l’alimentation en air est conforme à l’annexe A de la norme CSA Z180.1-00 et qui est entretenu conformément aux prescriptions du fabricant
  2. une bouteille d'air comprimé, si le fabricant garantit que l'air fourni est conforme à la norme CSA Z180.1-M85

Obligations à l'égard de la loi

La Loi sur la santé et la sécurité au travail oblige constructeurs, employeurs et superviseurs à garantir la sécurité des travailleurs et à leur donner une formation appropriée. Les fournisseurs d'appareils de location utilisés dans un lieu de travail doivent garantir que leurs appareils sont en bon état, conformément aux prescriptions de la Loi sur la santé et la sécurité au travail (se reporter à l'article 31 et aux alinéas 25[1]b] et 25[2]h] de la Loi).

Ces ressources ne remplacent pas la Loi sur la santé et la sécurité au travail (LSST) et ses règlements, et ne devraient pas être utilisées ou considérées comme étant des conseils juridiques. Les inspecteurs de la santé et de la sécurité appliquent ces lois et les font respecter en se fondant sur les faits qu’ils constatent sur le lieu de travail.